Ecole de commerce, travail prenant dans un grand groupe, maternité… Tout s’est enchaîné très vite dans la vie de Karine qui, à la naissance de sa deuxième fille, a dit Stop ! Elle a alors cherché à ré-inventer sa vie, à la recherche d’un équilibre pro-perso.
Qui êtes-vous, Karine ?
J’ai 34 ans, et avec mon mari nous sommes les parents de deux petites filles de 6 et 4 ans. Après avoir travaillé 10 ans dans une grosse entreprise comme contrôleur de gestion, un métier prenant et contraignant, j’ai cherché un travail en ligne avec l’équilibre que je souhaitais pour ma famille. Aujourd’hui, je travaille à 4/5ème et ne vis plus – enfin – ce tiraillement vie pro-vie perso !
Racontez-nous…
Pendant ma 2ème grossesse, j’ai réalisé que mon rythme pro n’était tout simplement plus tenable ! Je travaillais tard le soir, et souvent le week-end… L’environnement de l’entreprise n’était pas attentif à cette dimension perso que je vivais – devenir maman ! Dans mes collègues, peu étaient parents, nous étions tous là pour travailler, indépendamment de ce que nous vivions personnellement… Et surtout, je n’avais plus la force de continuer ce job : crises de larmes, tiraillement entre ce que je voulais et ce que je trouvais… il fallait vraiment que les lignes bougent.
Comment s’est passé ce changement ?
En fait, je ne suis pas revenue de mon congé maternité ! J’ai demandé un temps partiel à la DRH qui n’a pas été accepté – ce qui était respectueux de leur part même si cela a été difficile à accepter. J’ai finalement obtenu une rupture conventionnelle – le droit du travail était en ma faveur, cela m’a donné du poids dans mes démarches – mais ensuite s’est posée pour moi la question : comment trouver un temps partiel qualifié ? En fait, je ne savais plus où j’en étais. Je n’étais plus très sûre de moi, j’avais l’impression qu’il fallait tout changer dans ma vie…
Vous avez eu peur pendant cette période de ne pas réussir à trouver un travail qui vous convienne ?
Bien sûr… mais je ne voyais pas d’autre solution ! La rupture du contrat a été difficile, le départ laborieux… et j’y ai perdu toute mon énergie ! J’ai alors fait appel à une coach elle-même affiliée à Talent Sur Mesure …
Et alors les étoiles se sont alignées ?
Ce n’est pas si simple ! Trouver un emploi adapté est une démarche coûteuse, il faut y mettre du sien, ça ne tombe pas du ciel… mais c’est possible ! Durant mon coaching, j’ai compris que mon travail me convenait, mais l’environnement non. J’ai eu des entretiens avec des femmes inspirantes, qui avaient osé dire : « moi, l’entreprise à temps plein, ça ne me convient pas ! », avaient cherché et inventé des solutions qui répondaient à leurs aspirations, et avaient posé des choix. Le coaching a été pour moi comme une boussole ou un pilier… Ma coach me donnait de l’espoir : des solutions existaient, nous allions les explorer ensemble ! Je dirais que l’apport principal du coaching, ce fut l’étude des possibles.
Et puis ?
J’ai aussi réalisé qu’il était très important pour moi d’être là pour les enfants, et de continuer à travailler pour l’aspect financier et réalisation personnelle. C’était mon envie. J’ai donc trouvé, grâce à Talent sur Mesure, un poste de cadre à 3/5e avec des challenges intellectuels… Très vite, j’ai demandé un 4/5e, car le poste devenait très lourd, et cela me convenait – les filles avaient grandi ! Aujourd’hui finalement, je fais le même travail qu’avant ! (Rires) Mais je sais que je suis dans le « bon job », et surtout j’ai le sentiment d’avoir fait un choix – et non de subir.
La flexibilité est le mot clef de l’organisme qui vous a recruté, c’est-à-dire ?
Oui ! Avec des enfants, il y a beaucoup d’imprévisible et la flexibilité, c’est l’assurance que je peux y répondre sans souci, et que ma vie personnelle peut être entendue dans ma vie professionnelle. Par exemple, pour la rentrée des classes, j’ai pu assurer quelques sorties d’école… Bien sûr, j’ai pris du retard professionnellement, mais cela n’a pas été un problème car la confiance est établie entre nous. Dernier point : dans ma prise de poste, ma « boss » était également à temps partiel. Cela m’a rassurée. Elle se donnait l’autorisation de travailler chez elle, respectant son propre rythme, ses besoins, sans abstraction de la vie perso au boulot !
Qu’avez-vous gagné avec ce changement ?
Mon quotidien reste celui d’une maman qui travaille… Je jongle toujours avec mes vies de femme, mère, épouse, sœur, pro, etc. Le temps partiel n’est pas une solution-miracle ! Mais j’ai gagné en sérénité. En étant davantage maîtresse de mes choix, je suis plus apaisée, c’est bon pour moi et pour ma famille.
Quels conseils donneriez-vous aux femmes/mères qui ne sont pas contentes de leur équilibre pro-perso ?
Il existe de nombreuses façons de travailler quand on est une maman ! Il faut aller se renseigner, … Il faut aussi oser en parler autour de soi, exprimer cette difficulté de concilier vie pro-vie perso. La DAF avec laquelle je travaille a trouvé un temps partiel grâce à une discussion à la sortie de l’école ! Il est essentiel aussi de bien se connaître, et de savoir ce qu’on veut, pour ensuite décider en connaissance de cause, et assumer ses choix. Par exemple, je ne peux pas avoir les mercredis, les soirées, ET me déplacer régulièrement, avoir de grosses responsabilités. Enfin, je sais que le choix que j’ai posé l’est pour un temps limité… et il sera toujours temps de faire différemment à d’autres moments de ma vie !
Axelle Trillard
Coup de pouce dans vos recherches, des sites qui peuvent vous aider !