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Communiquer, ça s’apprend !

Le Réseau des Parents vous propose une nouvelle série d’articles pour voir comment améliorer la communication au sein de la famille. Communiquer avec nos enfants passe par des manières très différentes suivant leurs âges. Les attentes de chacun évoluent petit à petit, les peurs, les malentendus aussi ! Notre positionnement de parent change également au fil du temps.

On dit souvent “petits enfants, petits soucis, grands enfants grands soucis”. On pourrait dire de la même manière “c’est parce que tu as écouté les petites préoccupations de ton petit enfant, qu’il te confiera les grandes plus tard”. A travers cette série d’articles, nous vous proposons de l’inspiration très concrète pour, à chaque âge, se donner la possibilité d’échanges de meilleure qualité.

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Photo by RODNAE Productions on Pexels.com

0-2 ans : S’apprivoiser, apprendre les bases…

A cet âge, l’enfant aime plus que tout être avec ses parents, ils sont son monde, ses repères, la première et meilleure réponse à bon nombre de ses besoins. A leur contact, il constitue son langage verbal et non verbal. Par des échanges nombreux autour de ce qu’il mange, par les soins, les jeux, les câlins, il perçoit leur amour, le soin qu’ils ont de lui et il répond joyeusement à ces échanges. Quelle joie de voir le regard de ses parents qui s’illumine quand les premiers sourires, les premiers mots apparaissent ! L’enfant comme le parent élaborent leur propre manuel de communication avec cet enfant-là, avec ce parent-là. Par ces moments tout simples, par l’admiration devant ses premières fois, ses petits bonheurs du jour, ses grandes tristesses réconfortées, l’enfant prend confiance en l’adulte et développe sa sécurité affective. Les incompréhensions réciproques sont fécondes aussi, elles forcent l’un à augmenter ses capacités pour se faire mieux comprendre et l’autre à affiner sa compréhension des besoins d’un petit enfant.

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Photo by Andy Kuzma on Pexels.com

2- 7 ans : Imagination, Curiosité et Emerveillement

L’enfant part à la découverte du monde, il n’arrive pas toujours à se faire pleinement comprendre mais ses nouvelles expériences, sa curiosité sans limites lui permettent d’enrichir son vocabulaire, sa compréhension de ce qui l’entoure. Par les échanges au moment des repas, des jeux, des blagues, des danses, des rires,…, par les échanges non verbaux comme les câlins, comme les moments douillets où l’on se retrouve sur le lit des parents, où l’on se promène, les trajets en voiture où l’on chante et écoute des histoires ensemble, la communication est enrichie, renforcée. Par l’accueil de ses récits, ses observations, ses émerveillements, par l’écoute de ses grandes joies, de ses grands drames, par le réconfort que nous pouvons lui apporter, par notre fierté devant ses apprentissages, par les explications que nous lui donnons quand il voudrait comprendre, nous contribuons à améliorer chaque jour cette communication. L’enfant a besoin de se sentir important pour ses parents. Emerveillons-nous sincèrement de leurs collections de cailloux, de leurs cueillettes de pâquerettes sans queue, de leur passion pour les trains…Parce que ses parents s’intéressent profondément à son univers d’enfant, l’enfant est ravi d’échanger et se sent en confiance pour parler de ce qui le tracasse. D’ailleurs, c’est souvent à la maison qu’il donne la pleine mesure de ses colères, de ses peurs….Tout simplement parce qu’il se sent aimé inconditionnellement et qu’il peut libérer ses émotions sans risque.

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7-12 ans : La personnalité de l’enfant s’enrichit et la communication peut devenir plus complexe.

Les expériences de l’enfant deviennent plus nombreuses, les amitiés prennent plus de place, les personnalités, les caractères se forgent et il peut devenir plus difficile d’échanger avec certains. C’est un âge où l’enfant partage néanmoins facilement ses joies et ses peines. Outre les moments de qualité qui sont toujours aussi important, il peut être intéressant d’aller rechercher le canal de prédilection de l’enfant pour communiquer. Nous vous invitons à lire les langages d’amour des enfants de Gary Chapman pour voir quel canal est privilégié par votre enfant : est-il plus sensible aux cadeaux ? Aux services qu’on lui rend ? Aux moments de qualité ? Aux paroles valorisantes ? Au contact physique ? Utiliser le meilleur canal permet d’éviter certains malentendus ou de perdre du temps à utiliser une manière de faire qui n’est pas reçue du tout par son enfant.

Nous vous invitons à relire notre article sur toutes les petites preuves d’amour que l’on peut faire au quotidien.

Par l’intérêt authentique, sincère que nous avons pour leurs peines, leurs joies, leurs difficultés, parce que nous acceptons de les accueillir, nous contribuons chaque jour à une meilleure communication, dans la confiance, la sécurité. Nous ne sommes pas toujours disponibles pour les accueillir, n’hésitons pas alors à donner rendez-vous à notre enfant pour qu’il puisse nous en parler et avoir cette pleine écoute dont il a besoin.

C’est le moment d’apprendre à écouter…Nous, adultes, parlons trop. Et si nous laissions un peu de place pour que la parole puisse prendre place. Au dîner, laissons chacun s’exprimer en ne gardant que le rôle de passeur de parole. Les câlins du soir peuvent également être ce moment d’écoute attentive et douce, les trajets pour amener notre enfant à telle ou telle activité aussi. Mais comment écouter vraiment ?

  • En excluant ses idées préconçues
  • En étant disponible (on laisse son smartphone bien loin…)
  • En laissant l’autre s’exprimer sans l’interrompre
  • En posant des questions de curiosité
  • En l’incitant à préciser ce qu’il dit
  • En lui donnant des signes verbaux et non verbaux d’intérêt (le fameux “hum” du psy)
  • En reformulant ses propos : “si je comprends bien…”
  • En n’ayant pas peur des silences
  • En témoignant de l’empathie : “ça a dû être difficile pour toi de vivre telle situation ? Non ?”
  • En restant neutre et bienveillant

Cela demande un peu de discipline personnelle pour apprendre à bien écouter, mais le jeu en vaut la chandelle !

Et vous, à quelle étape en êtes-vous ?

Une petite bibliographie pour aller plus loin :

Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent, Adèle Faber et Elaine Mazlish

Parler pour que les tout petits écoutent, Joanna Faber et Julie King

Dans le prochain article, nous aborderons ce grand moment de l’adolescence et ce qu’il induit comme changements dans la communication familiale.