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10 pistes pour parler de la guerre à nos enfants

1. Prendre conscience de notre rôle de parent

L’école, les médias, les copains vont parler de ce conflit à nos enfants, c’est inévitable. S’ils peuvent donner des clés de compréhension, ils peuvent aussi (notamment les copains et les médias) contribuer à alimenter le climat anxiogène. Ils ne peuvent donc se substituer à notre rôle de parents pour accompagner les enfants. Il nous revient de faire l’interface entre les informations extérieures et notre famille et à accompagner nos enfants face à ces informations et ces évènements.

2. Protéger les petits

Ne croyons pas que nos enfant en maternelle, primaire n’entendront rien sur ce conflit, ni même que, plus petits encore, ils ne sentiront pas l’anxiété ambiante, nos inquiétudes. Les enfants sont des éponges à émotions et entendent beaucoup plus de choses qu’on ne l’imagine. Cependant, ils n’ont pas les clés pour décrypter ni la maturité nécessaire pour gérer les émotions que cela peut susciter chez eux. On peut commencer par leur demander ce qu’ils ont entendu à ce sujet. On peut leur expliquer, s’ils le demandent, que les adultes font tout ce qui est en leur pouvoir pour rétablir la paix et qu’en attendant on va bien prendre soin d’eux. Jusqu’en CM2, inutile de montrer des images de guerre.

3. Accueillir les peurs

Ces peurs sont légitimes, particulièrement quand les médias ne parlent que de guerre à longueur de journée, que ce conflit est proche de nous. On a le droit d’avoir peur. Restons attentifs aux signes d’anxiété chez nos enfants. Petits ou grands enfants, il est important de permettre le dialogue sur ce sujet. N’hésitons pas à contacter un professionnel si les angoisses deviennent très importantes.

4. Nous rassurer et rassurer nos enfants : pratiquer la câlinothérapie

Face à ces nouvelles douloureuses, prenont le temps de nous faire des câlins, des bisous, à apporter un peu de légèreté dans notre quotidien pour nous rassurer, pour rassurer nos enfants. Les enfants ont besoin que la vie continue “normalement”. Ce conflit n’est pas en France, c’est loin de chez nous.

5. Prendre de la distance face aux informations délivrées

Médias d’informations H24 qui passent les images en boucle, journaux télévisés aux flashs violents, aux interruptions de programmes au fil de la crise, réseaux sociaux qui délivrent les analyses plus ou moins éclairées du monde entier…Pensons à prendre de la distance, à éteindre les médias pour nous laisser du répit et ne pas alimenter la source de nos peurs.

6. Limiter au maximum la solitude de l’enfant face à l’écran et les informations qu’il diffuse.

Il est possible de montrer des images (en sélectionnant la source) en fonction de l’âge (si possible pas avant 10 ans). mais l’enfant doit pouvoir compter sur notre proximité pour se rassurer, poser ses questions si nécessaire. Sans accompagnement de l’image, du discours, l’enfant peut se faire des films effroyables et être littéralement traumatisé par ce qu’il a vu. C’est particulièrement vrai jusqu’à l’adolescence où le manque de capacité de compréhension de ce qui se joue ouvre la porte aux pires scénarios dans l’esprit de l’enfant.

7. Répondre aux questions des enfants

En verbalisant les questions, les enfants peuvent mettre à distance les peurs. Veillons à répondre avec des mots adaptés à leurs questions, à leur donner des clés de compréhension à leur mesure. Il ne s’agit pas de devancer les questions, d’en susciter mais de répondre en fonction de leur âge, de leur sensibilité, aux questions qu’ils se posent. Répondre avec une voix calme, posée, en gardant à l’esprit que l’objectif principal est de les rassurer, pas de leur transmettre toutes nos inquiétudes d’adultes. Le conflit n’est pas en France. Il concerne La Russie et l’Ukraine. Cet article de 1 jour 1 actu peut vous aider à donner des éléments de réponse (inutile de montrer l’image de char par contre…). Vous pouvez également retrouver ce dossier préparé par Bayard Jeunesse pour son magazine Image doc.

8. Exercer leur esprit critique

A partir du moment où les enfants ont accès aux médias (que ce soit par les copains, l’école ou même la télévision allumée), Il est important de les aider à exercer leur esprit critique face aux informations : propagande, rôle et pouvoir des médias, sources fiables ou pas, quelle personne donne son analyse, “d’où” parle-t-elle ? (est-ce un militaire, un journaliste – de quel média -, un chef d’état, un expert des conflits armés, un homme politique…etc?). Avec les adolescents, il est important de prendre le temps de parler, d’échanger sur ce sujet. Le traitement du conflit par Tik-tok, instagram ou tout autre réseau manque souvent de nuances et nécessite que l’on donne quelques points de repères à nos enfants.

9. Accompagner leur curiosité

Malgré le stress que peut générer ce conflit, c’est l’occasion d’accompagner la curiosité de nos enfants et plus particulièrement de nos adolescents. Mettons en pratique la méthodologie de recherche en histoire, géographie, initions-les à la géopolitique pour mieux en comprendre les tenants et aboutissants, les nuances et la complexité. Tout n’est pas blanc ou noir. Dans les conflits, il y a beaucoup de “gris”.

10. Semer la paix à son niveau

Cette guerre nous dépasse tous et nous avons peu de pouvoir sur les évènements. On peut cependant inviter les enfants à voir de quelle manière, à leur niveau, ils peuvent préserver la paix. Avec la volonté d’aider ceux qui souffrent, de nombreuses initiatives voient le jour. Ces moments inquiétants font aussi jaillir de beaux élans de générosité !

Envie d’approfondir la questions avec vos enfants :

De bons articles à retrouver ICI et ICI ainsi qu’une fiche conseil de nos amis canadiens pour accompagner nos enfants et éviter qu’ils soient bouleversés par la couverture médiatiques de guerres ou de catastrophes.

Vous pouvez également retrouver les conseils de Serge Tisseron pour nous accompagner, il nous donne de nombreux éléments de langage pour en parler à nos enfants.